Contrairement à ce que l'on croit souvent ...
1) Les nouveaux traitements ne sont pas plus efficaces que les anciens
En fait, les nouvelles générations de médicaments ne sont pas toujours plus efficaces que les traitements plus anciens et leur introduction sur le marché répond plus souvent à des impératifs commerciaux qu'à des nécessités médicales. Mieux vaut tant pour les médecins que pour les patients ne pas se laisser séduire par les dernières nouveautés et se référer à des données scientifiques non entachées de conflit d'intérêt.
2)Les technologies médiales de plus en plus sophistiquées ne résoudront pas tous les problèmes de santé
Moins de 10% du budget mondial de la recherche est dépensé pour les pathologies responsables de 90% des dépenses de santé publique. L'imagerie de plus en plus détaillée augmente le nombre d'interventions chirurgicales pas toujours utiles pour la vessie, les genoux ou la colonne. Il est bon de se rappeler que la plupart des maladies graves ne sont pas guérissables, les médicaments ont des effets secondaires, de nombreuses interventions médicales ont des résultats limités voire carrément insuffisants. Il faut renoncer à espérer des miracles de la technologie et plutôt investir dans l'apprentissage à supporter et à réduire les désagréments liés aux maladies. "Apprendre à vivre avec ce qui ne tue pas"...
3) Détecter une maladie avant tout symptôme n' est pas toujours utile
Les dépistages ne sont pas tous utiles et peuvent avoir aussi des effets négatifs : diagnostics et traitement par excès, faux positifs avec anxiété et traitements superflus. Après 30 ans de dépistage de cancer de la prostate par le dosage du PSA chez les hommes on constate que le nombre de décès par cancer de la prostate n'est pas inférieur chez ceux qui ont été dépistés par rapport aux autres. Un dépistage régulier du cancer du colon chez un homme de 55 ans sans risque particulier réduit son risque relatif de développer un cancer du colon de 18%. En d'autres termes, sa probabilité de ne pas mourir d'un cancer du colon en se soumettant au dépistage passe de 99.22% à ... 99.34%. Chez les personnes âgées, les traitements qui réduisent le risque de mourir d'une maladie spécifique modifieraient simplement la cause du décès sans prolonger leur vie. Les check up sont donc à éviter, ne pas réclamer au médecin des examens non justifiés par un parcours diagnostique...
4)Les facteurs de risque ne doivent pas toujours être soignés par des médicaments
Les seuils de normalité pour le cholestérol, la pression artérielle, la glycémie, la densité osseuse sont revus continuellement à la baisse ... augmentant ainsi le nombre de "malades"... et le chiffre de vente de certains produits. Par ailleurs, le bénéfice d'un traitement est surtout visible chez les patients les plus gravement atteints, tandis que les effets secondaires d'un traitement sont surtout visibles chez les patients les moins à risque. Le premier traitement à adopter est un mode de vie sain et équilibré : manger sainement et en quantité raisonnable, ne pas abuser d'alcool, ne pas fumer, pratiquer de l'exercice physique et avoir des hobbies diversifiés...
5) Les émotions et les états d'âme ne doivent pas être médicalisés
A l'heure actuelle on a tendance à médicaliser la plupart des situations normales de la vie : la vieillesse, l'adolescence la mort, le deuil, la perte d'un emploi, les échecs, la colère, le pessimisme, la tristesse. Les difficultés de la vie quotidienne ne sont pourtant pas des maladies mais des événements normaux dans l'existence. Par ailleurs, l'être humain a le droit d'être triste ou tracassé par ses difficultés : il faut se réapproprier le droit de pleurer ...
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