Le carnet de moleskine
Sur un carnet de moleskine éclairé par la lumière tamisée d'une lampe de bureau, court la plume de Denis. Je devrais plutôt dire que la plume boite car le narrateur raconte sa vie par bribes haletantes comme sa respiration. "Confession confuse d'un homme tourmenté", tourmenté par un secret tellement lourd qu'il a décidé de se tuer lorsqu'il aura raconté des faits vieux de cinquante ans qu'il avoue pour la première fois. L'amitié, l'amour, la passion, le désir de possession... tous les ingrédients d'un drame que l'on ne découvre qu'à la fin du roman. Le carnet de moleskine est un vrai chef d'oeuvre par l'acuité de l'analyse psychologique des personnages, l'intensité dramatique et passionnelle de cette confession et le paradoxe du principal protagoniste auquel on s'attache en dépit de ses actes. On ne saurait le juger puisqu'il se juge lui-même. Au début de la lecture, on pourrait regretter que la fin du roman est déjà annoncée. Mais le suspense réside en réalité dans la progression de l'aveu qui permet de comprendre pourquoi Denis en arrive à se tuer. Un récit court et dense dont on ne sort pas indemne. Une écriture tout en finesse et un style exceptionnel raffiné, des mots simples et percutants. Tous les ingrédients du vrai talent, celui de Carine Geerts.
Carine Geerts, Le carnet de moleskine, Gebarts Brumerge (ISBN 9782375440056)
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